Let's Food Cities
L'EXPO PHOTO
Le projet Let's Food Cities (2018-2021)
Notre association Let's Food se donne pour mission d'accompagner les territoires dans leur transition vers des systèmes alimentaires durables, résilients et solidaires.
Le projet Let’s Food Cities associe 14 territoires dans le monde. L'objectif : identifier les principaux défis auxquels les systèmes alimentaires de chaque ville et partager les solutions qu'elles soient portées par des collectivités, des associations, des entreprises ou encore des université.
Anna Faucher et Louison Lançon, les deux co-fondatrices de l'association, ont ainsi passé 2 mois dans chacune des 7 villes étrangères pour y comprendre les enjeux et rencontrer les acteurs locaux. Cette exposition vous invite à suivre leurs traces : 4 photos pour chaque territoire, une introduction à la complexité de chaque système alimentaire et une opportunité de voyager au travers de quelques images…
Guanajuato
Mexique
L'État de Guanajuato au Mexique est une région propice à l’agriculture. La grande majorité de la production du territoire est destinée à l'exportation : l’Etat soutient les grandes exploitations en investissements et en intrants chimiques au détriment des petits producteurs qui peinent à trouver des marchés rémunérateurs. Traditionnellement réputée pour sa diversité en produits frais et locaux, l’alimentation des mexicains est désormais fortement influencée par le marché des Etats-Unis, l’industrie agroalimentaire et la grande distribution. L’état nutritionnel du pays est aujourd’hui extrêmement préoccupant : 72% de la population est en surpoids. Favoriser une agriculture territoriale diversifiée, respectueuse des écosystèmes et destinée à la consommation locale doit devenir un enjeu prioritaire pour Guanajuato. Des initiatives de la société civile émergent pour proposer une alimentation de qualité respectueuse de l’environnement mais de nombreux freins restent à lever : corruption, manque de moyens des collectivités, résistance aux changements de pratiques agricoles ou alimentaires, etc.
Valparaiso
Chili
Valparaiso au Chili subit les conséquences économiques et politiques d’un modèle ultralibéral hérité de Pinochet. Celui-ci favorise une agriculture productiviste et exportatrice au détriment des petits producteurs locaux mais aussi de la santé des chiliens dont l’alimentation est majoritairement composée de produits ultra-transformés, moins chers mais peu nutritifs. Les taux d’obésité au Chili sont parmi les plus importants au monde. À Valparaiso, les citoyens sont de plus en plus nombreux à exprimer un désir de changement : plus d’équité, une alimentation plus saine et des infrastructures qui facilitent la pratique du sport et du jardinage. Les alternatives agro écologiques et sociales se multiplient sur les territoires et le gouvernement local intègre peu à peu l’alimentation durable dans l’agenda politique local.
Ho Chi Minh Ville
Vietnam
Le système alimentaire de Hô Chi Minh-Ville fait face à de nombreux défis: utilisation importante de produits chimiques pour l'agriculture, manque de moyens et de connaissances permettant aux petits exploitants de se développer et de passer à des systèmes de production plus durables, vulnérabilité au changement climatique et, l'héritage de la guerre qui a contaminé la plupart des sols. Dans le même temps, le Vietnam est un pays diversifié sur le plan géographique et climatique, et donc également en termes agricole et alimentaire, ce qui fait de son régime alimentaire une partie intégrante de sa culture, presque intouchable face à la mondialisation des goûts et des habitudes de consommation.
Téhéran
Iran
Le système alimentaire de Téhéran en Iran est menacé par des sanctions économiques internationales qui provoquent une inflation des prix sans précédent ainsi que par des pratiques agricoles intensives et non adaptées au changement climatique qui compromettent la durabilité des ressources environnementales du pays. Les premières victimes de ce système sont les habitants dont la sécurité alimentaire tient sur un fil. La volonté de devenir autosuffisant sur le plan alimentaire est au centre des politiques agricoles mises en place par la République Islamique dès son arrivée au pouvoir en 1979 mais le faible niveau de productivité de l’agriculture locale ne permet d’assurer l’approvisionnement alimentaire des iraniens et un revenu décent aux producteurs. Quelques initiatives émergent, mais restent isolées. Il est pourtant urgent de repenser dès maintenant les modes de production et consommation, afin de construire un avenir meilleur pour tous les iraniens.
Fès
Maroc
À Fès, au Maroc, le système alimentaire souffre d’un manque d’eau chronique et de plus en plus sévère. Les cours d’eau sont également largement pollués par les industries locales, les produits phytosanitaires ou encore les margines issues de la transformation de l’huile d’olive. Une agriculture à deux vitesses se dessine et les disparités sociales et territoriales restent importantes. L’exode rural s’accélère et les petites exploitations peinent à se moderniser. La population oscille entre traditions culinaires méditerranéennes et nouvelles tendances alimentaires mondialisées que représentent supermarchés et fast-food. Des initiatives d'agroécologie naissent en zone périurbaine et des coopératives se développent dans les zones rurales proches afin de valoriser au mieux les produits et d'améliorer la qualité de vie des agriculteurs.
Sfax
Tunisie
Sfax, deuxième ville la plus peuplée de Tunisie, est considérée comme le pôle économique du pays. Son dynamisme économique et son port ouvert sur la Méditerranée lui confèrent une place de choix sur le marché international. Néanmoins, elle fait face à une industrialisation incontrôlée qui dégrade et épuise les ressources de la mer et des sols. Le climat est de plus en plus aride ce qui limite le développement de l'agriculture locale, les régimes alimentaires évoluent pour laisser place à la restauration rapide au détriment des traditions culinaires. Malgré cela, dans un contexte post révolution, la société civile s'organise, les premières élections municipales démocratiques datent de 2018 et le résultat des élections présidentielles de 2019 sont porteurs d'espoir pour un une nouvelle phase de décentralisation du pouvoir.
Durban
Afrique du Sud
Durban, ou eThekwini, est la deuxième plus grande ville du pays. Située en zone tropicale au bord de l'océan Indien, la métropole et la province du Kwazulu-Natal bénéficient de conditions pédo-climatiques favorables pour la production agricole. Le système alimentaire de la région, à l’instar du pays, est monopolisé par quelques grands propriétaires et producteurs commerciaux qui approvisionnent l'ensemble du pays en nourriture. Par ailleurs, les millions de petits producteurs, principalement issus des communautés noires, ne parviennent pas à accéder aux marchés ni à développer leur activité. L’essor fulgurant des supermarchés et des chaînes de restauration rapide, couplé aux niveaux d'extrême pauvreté et de perte d'identité locale, entraîne des situations nutritionnelles préoccupantes avec des taux d'obésité comme de sous-nutrition élevés. Néanmoins, une petite poignée d’acteurs de la société civile et de la municipalité se mobilisent pour améliorer la sécurité alimentaire des habitants de façon particulièrement pertinente et innovante.
